Détails: Écrit par Jean Philippe Thomassin; Publication : 2 avril 2024

Contexte et Environnement

Date et heure de l’incident ?

Jeudi 14 mars 2024 14h

Dommages corporels (oui/non, lesquels) ?

Choc à la tête (autre pilote) sans conséquences

Dommages matériels (oui/non, lesquels) ?

non

Une déclaration a t-elle été faite auprès de la FFVL ? (oui/non):

non

Niveau du pilote (volume annuel moyen, années de pratique, quel brevet)? :

100h/an, 2 ans, BP en cours

Type de matériel (ex : voile EN A, révisée ou non, année, sellette cocon, etc…) :

EN B+, sellette assise

Volume de pratique dans les 30 jours précédents l’incident (heures de vol et de gonflage)? Avec le même matériel?

10h

Vol solo ou biplace?

Solo

Phase du vol (prévol, gonflage, décollage, vol, approche, atterrissage…) ?

Décollage

Lieu (site, plaine, mer, montagne, cross…) ?

Arbas (Planot)

Déclarant (pilote, passager, témoin …) ?

Pilote

Personnes impliquées (pilote seul, pilote + passager, plusieurs pilotes) ?

2 pilotes

Environnement (obstacles, densité de voiles, nature du sol, etc.) ?

Décollage bordé d’arbres

Météo et aérologie (vent fort, conditions thermiques, orientation du vent...)?

Brise très faible

Le pilote avait -il conscience d'être dans une situation à risque ?

Oui, dès que j'ai vu la suspente emmêlée, mais j'étais déjà en vol

Le pilote était-il dans un état d'esprit ou une condition physique particuliers ? (fatigue, stress, excès de décontraction, etc.)

Non

Le pilote s'était-il fixé un objectif particulier pour ce vol (distance, durée, exercices etc...)

Non

Le pilote a-t-il pensé qu'il pouvait utiliser son secours ?

N/A

Description de l'incident

Description chronologique des faits :

Arbas, un jour de brise légère avec pas mal de monde au déco, mon tour arrive, je m’installe en face voile et attend une risée, mais la brise ne vient pas, alors pour ne pas faire attendre les autres, je décide de passer en dos voile. Je me retourne en gardant les commandes et les avants en main mais sans tout revérifier.

Je gonfle la voile, fait une tempo très légère pour la laisser voler et je m’élance (sans contrôle visuel). Lorsque je veux corriger mon cap, la commande de droite est dure car le kit oreille est enroulé autour du manchon de mon gant d’hiver. Ca tire une oreille à droite, qui sur l’Ikuma 2P entraîne un changement de cap vers le côté opposé en direction d’un pilote en train de se préparer plus bas dans la pente.

Je bascule au max en arrière pour lever les jambes et l’éviter, ce qui me déséquilibre encore un peu plus, mais le pilote est violemment percuté au niveau de la tête par mon airbag et est projeté au sol face contre terre (heureusement qu’il portait un casque intégral!).

Ma voile continue vers les arbres sur la gauche et malgré un contre sellette énergique, le stabilo gauche touche les branches et je pivote face aux arbres puis tombe à leurs pieds, heureusement sans être blessé.

Analyse & synthèse du déclarant : à priori, quelles sont les causes de l’incident? :

Sur l’ikuma 2, même par vent faible, on ne prend que les A intérieurs en décollage face voile, et en me retournant pour le dos voile, je les ai gardés en main sans vérifier les kits oreilles qui pendouillaient à l'extérieur. En gonflant, le kit oreille droit s’est accroché à mon gant, provoquant une oreille lors de la tempo et ensuite maintenue par ma commande à droite.

Mon erreur a été de ne pas faire une vraie tempo qui m’aurait permis de déceler un problème à droite (point dur à la commande), de l’identifier par un contrôle visuel (kit oreille accroché) et d’interrompre le décollage. Mais le manque de vent, la forte pente et le terrain bosselé m’ont incité à ne pas ralentir mon aile et à ne pas lever les yeux en courant, la voile semblant stable au-dessus de ma tête.

Malgré le contre sellette je n’ai pas pu reprendre mon cap d’autant plus qu’en freinant à droite, je tirai en même temps sur la suspente A’ et maintenait l’oreille fermée. J’aurais peut-être dû remonter la main droite pour la ré-ouvrir puis décrocher la suspente du gant mais il est bien peu probable que je sois arrivé à reprendre mon cap avant de percuter le pilote en contrebas.

Quels conseils puis-je partager à la communauté pour éviter de reproduire cette situation dans le futur ?

Recommencer la prise de suspente à zéro lorsqu'on change de sens de décollage
Toujours faire une vraie tempo qui permet de sentir un problème éventuel (pression inhabituelle à la commande) et de l’identifier par un contrôle visuel, et ce, quelque soit la force de la brise et la typologie du terrain
Se méfier des gants encombrants et éliminer tout ce qui est susceptible de s’accrocher aux élévateurs ou aux suspentes
Annoncer à haute voix le décollage, surtout avec des personnes en contrebas

L’oreille au décollage et le pilote qui se prépare en contrebas