Déco-décro en bi sous la neige dans la pente raide de Luchon
Cet hiver, départ 9h vers Luchon, météo médiocre, mais espoir d'avoir de belles éclaircies l'après-midi.
Sur place, nous montons, et "conformes" aux prédictions, tout est bouché. Nous patientons quelques heures à construire des igloos (il y a 30 cm de neige environ). Vers 15-16h, le ciel se dégage, du moins dans la vallée. Nous sommes 3 bi, préparons les ailes. Nous surveillons la vallée et le premier biplace décolle, orientation Sud Est, nominal.
Léger changement d'orientation de la brise qui nous fait avorter une première tentative chacun. La brise passe franchement NNE et nous nous replaçons donc sur la pente raide du déco face à la vallée. 2ème tentative manquée, la voile ne gonfle pas bien.
La vallée se rebouche petit à petit. Nous patientons, quelques flocons tombent par intermittence, la brise (Nord) s'installe franchement.
La voile a un peu frotté sur la neige, mais ça ne m'inquiète pas plus que ça, et les quelques flocons qui tombent restent quand même très légers...
bon... en fait pas si légers que ça, mais ça je ne le sais pas encore.
3ème et dernière tentative (je le précise d'ailleurs à ma passagère) : je décide de partir en face voile, déco Nord. Je serais en confiance, je contrôlerais le vol de l'aile, je serais rassuré pour partir. Gonflage, nickel, l'aile monte parfaitement, petite tempo, très peu d'effort, un pas en avant, ma passagère est prise en charge, et... tout va bien.
Je fais également quelques pas en avant, dans la grosse pente de luchon... sans être pris en charge immédiatement. C'est là que j'aurais dû/pu tilter.
A partir de là, mes sensations sont moins claires. je me souviens ne pas comprendre pourquoi je "sentais" mal mon aile, j'étais (ou pensais être) bras légèrement au dessus de la finesse max, et je souviens avoir voulu ralentir mon aile (pour tomber pile sur mon point de finesse max donc)
J'ai été pris en charge 1/2 seconde après les quelques pas, puis j'ai retouché, et là, je n'ai plus du tout senti l'aile.
Retour au sol, plutôt en douceur (bon, dans la grosse pente, on a un peu glissé mais la neige a tout bien amorti).
Le 3ème pilote placé en haut a clairement vu l'aile décrocher (et/ou action violente sur les freins). Mon action "recherche finesse max" sur les commandes l'a provoqué (je pense) ? ou nous avions déjà re-touché le sol et elle a décroché quand je l'ai freiné pour l'arrêter ? Toujours est-il que l'aile ne volait pas… et « heureusement » car
Je n'ose évidemment pas imaginer ce qui se serait passé si j'avais effectivement décollé, puis décroché à 50m sol :/
Un constat : les biplaces étaient trempés.
Pistes de réflexion
- D’après le pilote : « l'aile était chargée de neige, bien plus que je ne le supposais (ou plutôt que ma perception de la tolérance des ailes à la neige est complètement sous-estimée), que ça a totalement modifié son aérodynamisme pour passer en mode "vol mouillé"
- Concernant le lien entre parachutale et voile mouillée, voici des explications que l’on peut trouver et qui sont relayées par un de nos moniteurs (qui précise que le problème est excessivement complexe et qu’il faut donc être très prudent sur les explications que l’on peut trouver ou donner) :
- Il est possible que l'augmentation du poids du tissu, avec ou sans gouttes d'eau, empêche la création de l'effet reflex. Or en empêchant le relèvement du bord de fuite, aux basses vitesses ou aux fortes incidences, on favorise le décollement de la couche limite, ce qui favorise la transformation du bord de fuite en un bord d'attaque (parachutale) ou le décollement de l'écoulement (décro).
- Dans le cas où il y a des gouttes et où la voile est suffisamment neuve pour que son enduction aie encore un effet hydrofuge, on peut concevoir (de nouveau, sans garantie de validité de l'explication) le phénomène suivant. Admettons une répartition de la masse d'eau sur le profil (un peu comme une seconde peau). En mettant du frein et/ou dans un mouvement pendulaire, on peut imaginer un déplacement et une concentration de cette masse d'eau vers l'arrière du profil, qui amplifie le volet de frein au delà de l'action du pilote et favorise le passage en parachutale sans que le pilote puisse annuler l'effet induit. C'est une explication qu'on retrouve de temps en temps et à prendre avec des pincettes. A minima, le vrillage du profil devrait empêcher ce phénomène de se produire uniformément sur l'envergure. De plus, on explique mal pourquoi au moins une partie de l'eau ne quitterait pas le profil en coulant par le bord de fuite…
- En cas de voile mouillée, faire les oreilles augmente l’incidence de la voile et -histoire vécue par un membre du club- peut conduire à des décrochages parfois asymétriques de l’aile conduisant à la vrille (en particulier sur une voile à fort allongement)
- Après avoir attendu plusieurs heures les bonnes conditions pour décoller et après avoir vu un collègue se mettre en l’air, pas facile de dire aux 4 passagers restant qu’ils ne pourront pas voler. Et vous, comment préparez-vous vos passagers ou vous-même à l’éventualité de ne pas voler et de devoir renoncer ? En vous disant que vous passez une journée à la montagne et que si les conditions sont bonnes, le bonus sera un vol ?
Arbrissage à Arbas suite à un déco twisté
Testant un déco face voile avec un retournement côté gauche, ses automatismes reprennent le dessus, se retourne du mauvais côté et il décolle twisté, finissant son vol dans les arbres à 5m sol.
Bilan : « un bel hématome au genou droit, quelques jours à boiter... pour une addition qui aurait pu être autrement plus salée !
Sur une échelle de 5 ? Un incident de gravité 4.
(c’est pas le résultat qui compte ici, qui s’est avéré bénin… c’est ce que cela aurait pu potentiellement causer) »
Pistes de réflexion :
- Du pilote lui-même :
- Est-ce vraiment nécessaire de changer une gestuelle que l’on maîtrise ?
- Exprimé avec ironie : « Tester une nouvelle gestuelle sur un déco bien pentu (prise en charge rapide), c’est quand même plus fun que pendant les séances de gonflage de reprise post-confinement ! »
Arbrissage à Gensac suite à une fermeture en approche
En phase d'approche, derrière la maison, aux fameux peupliers, la pilote subit a priori une grosse fermeture et termine son vol direct dans les arbres qui amortissent sa chute au sol.
bilan : deux beaux bleus au bras droit, une petite déchirure à la voile et une suspente de frein légèrement abîmée
Pistes de réflexion :
- Comme dit la pilote, proche du sol, elle n’avait pas assez de hauteur pour récupérer la voile. Du coup, faut-il remettre en question notre façon de construire notre approche à Gensac (souvent en longeant le relief en finale sur ce petit site) ? Faudrait-il réaliser notre finale plus loin du relief quitte à sacrifier la possibilité de se refaire sur la pente ?
- Pour extrapoler, en petites conditions, on a tendance à optimiser notre taux de chute et jouer avec les basses vitesses. Une autre conséquence de rafales (arrière ou un déclenchement thermique cette fois) peut conduire à une sur-incidence et un décrochage de l’aile avec des conséquences similaires (ça c’est aussi vu dans le club sur ce site). Mais alors, si ce n’est pas comme le soaring au bord de mer, comment tirer au mieux partie de mon vol à Gensac sans grignoter mes marges de sécurité ? (PS : à quand la prochaine édition du GRAFI ?)
Collision avec une barrière en soaring en bord de mer
Voir la vidéo privée (ça commence vraiment à 2min25) :
https://www.youtube.com/watch?v=t6oZT6pV9Go&feature=youtu.be
Condition marquée voire fortes (une balise plus au nord donne une moyenne de 22km/h jusqu’à 25 km/h en rafale), les prévisions sont annoncées faiblissant dans le cours de la journée, c’est au mois de décembre donc vent météo pur.
Le pilote se focalise sur l’aile entrain de gonfler (la voile advance bleu dans la vidéo) car peur qu’il fasse un décollage intempestif qui conduirait à une collision (ce pilote ne semble pas très à l’aise avec sa voile). Longeant la dune, le pilote se fait déporter derrière la dune. Contré, il se fait reculer sur une barrière et doit affaler.
(PS : à la fin de la vidéo, un deuxième événement à commenter…)
Pistes de réflexion :
- Du pilote lui-même : j’aurais dû :
- 1 : faire mon virage avant d’arriver au niveau de l’aile bleue plutôt que « forcer » le passage
- 2 : adopter une position de pilotage adaptée au moins pendant la première phase de vol pour tester la condition (opposition sellette)
- 3 : réagir plus vite lors de mon contre afin de m’épargner de passer au dessus de la dune (trop focalisé sur la voile bleue je me rend pas compte assez tôt de ce qui se passe, ça joue à 1 ou 2 seconde max je pense) .
- Mon accélérateur est branché et prêt à servir mais je n’ai pas le réflexe de l’utiliser, je pense que ça va de toute façon trop vite mais avoir mis préalablement un pied dessus aurait pu être une bonne chose aussi.
- Pour la suite , ben je suis en haut de la dune dans la zone de compression du vent donc difficile d’avancer, mais j’utilise trop mes commandes, je cherche dans un 1ertemps un endroit sans grillage pour affaler puis je « casse » le profil lorsque je finis sur les fesses.
Atterrissage violent dans le gradient à Fougaron
Jeudi donc, retour au vol après comme tout le monde plusieurs mois d’abstinence.
Je suis montée à cornu histoire d’être plus sereine au décollage. Plusieurs pilotes de Profil sont là.
Décollage nickel, vol sublime, je me ballade dans le bocal les conditions sont parfaites.
Arrivée à herbe blanche, j’ai envie de pisser. Je décide de rentrer au plus vite et ça fait déjà 1h30 de vol. Je décide de passer par la Crète qui mène aux antennes. Mais je me fais complètement enterrer (j’étais sûrement alors dans le venturi de fougaron..) je réalise que je serais trop basse pour rentrer. Je décide de Vacher à fougaron. Je choisis le terrain le moins pentu( et c’est pas si simple !) , mais quelques thermiques m’empêchent de vraiment me concentrer sur cette approche. Je note une grosse rangée d’arbres en fond de terrain qui me font un peu peur. Pas envie d’être trop longue, je focalise là dessus. Si bien que j’ai pas du tout anticipé le gradient très fort, j’arrive beaucoup trop vite au sol, sur les fesses. J’ai mis plusieurs minutes à retrouver complètement mes esprits. La propriétaire du terrain est venue me voir et à eu la gentillesse de m’aider à plier et m’a ramenée a arbas. Je suis complètement bloquée du bas du dos si bien que je suis allée faire une radio hier. Au final plus de peur que de mal, pas de fracture, mais une très vive contraction musculaire des lombaires.
J’ai fait une déclaration d’accident à la Fede.
Pistes de reflexion
- Du pilote même :
- positionnement : j’avais le gaz pour rentrer je l’ai mal exploité car j’étais pressée (pipi)
- Deuxième erreur, ca thermiquait beaucoup sur fougaron, ça m’a pas aidé à me concentrer sur l’attero.
- Et enfin : on regarde le sol bordel !
- Enlever la cause première n’est pas le remède, mais pour info, comment gérez-vous une envie pressante :
- vous écopez avec une boite de chewing gum vide -si si, c’est du vécu TDS !-,
- penilex/pisse debout, couche, acrobatie ?
- posé en altitude pour reprendre le vol après, etc. ?
0 marge à Ausseing en déco par vent de NE
Fin d’après midi de mai, conditions anticycloniques, la brise est légère et plutôt orientée NE au déco (donc complètement travers droit). Il y a des déclenchements thermiques sur la face sud qui donnent des rafales arrière. Après plusieurs tentatives, l’un des deux pilotes arrive à mettre sa voile sur la tête. Sa voile le prend en charge alors qu’il est au niveau de la cassure. S’ensuit un jeu de touche-touche avec la cîme des arbres.
Le second pilote, lucide (et peut-être un peu calmé par ce spectacle), renonce et descend à pieds.
Tout s’est bien passé, mais il restait absolument 0 marge pour gérer une rafale arrière par exemple (rafales qui s’enchainaient).
Pistes de reflexion
- du pilote même:
- Vent de NE en fin d’aprèm à Ausseing, t’es sûr ?
- Voler à tout prix même pour seulement 2min parce qu’on est mort de faim après le confinement, t’es sûr ?