Rappel : retrouvez une veille sécu régulière sur le wiki du club 


On lui vend un secours d’occasion avec plusieurs anomalies

Du côté de la Cerdagne, pendant un week-end prolongé avec plusieurs TDS.

Ayant été témoin d’un pilote du club qui a fait secours en début de week-end (dont nous espérons pouvoir partager le témoignage), notre TDS achète un secours d’occasion pour finir plus serein son week-end de vol. Pour cela, il passe par le groupe facebook de matos parapente.

Revenu sur Toulouse, il a demandé conseil à un de nos moniteurs fédéraux pour vérifier l’ensemble. Au-delà de l’âge avancé du secours (>10 ans), plusieurs anomalies sont constatées

  • le pod ne correspond pas au secours (trop grand)
  • l’élévateur court a été remplacé par un maillon inox.
  • et 2 suspentes n’étaient pas connectées à ce maillon


On a donc vendu au pilote un secours qui ne devait plus avoir de valeur financière, qui a été modifié et qui était potentiellement inopérationnel à cause de 2 suspentes non connectées.

 Pistes de réflexion

  • On a la chance d’avoir un vivier de pilotes expérimentés au club, d’accompagnateurs et de moniteurs fédéraux. Si vous êtes nouveau venu (ou pas !) faites comme ce pilote et :
    • Consultez-les pour avoir des conseils avant de concrétiser un achat
    • Si vous avez déjà votre matos, venez un jeudi soir avec à la MJC pour en discuter, voire pour le vérifier
  • Lors d’un achat de secours via un professionnel, il a été suggéré par un de nos moniteurs fédéraux de demander systématiquement de refaire le pliage avec le professionnel afin de vérifier:
    • le montage
    • qu’il n’y a pas eu de problèmes de conditionnement ayant affecté le tissu

Il y a malheureusement eu des mauvaises surprises par le passé.

  • Le club organise des soirées pliages de secours et réglages sellette les 12 et 19 février 2020, avec démo les 23 et 30 janvier sous la houlette de nos moniteurs fédéraux (voir ici). Venez nombreux !

 

 

Schéma mental et biais cognitifs

Récit 1

Gravité :0

« Après une belle rando au val d’Esquierry, on décolle en biplace et le vol se fait dans de l’huile. Pas de dérive observée, la masse d’air semble immobile.

 Arrivé en zone de perte d’altitude, la petite manche à air est difficile à voir en bout de terrain, mais elle semble indiquer… pétole. Je construis donc mentalement un schéma de PTU avec une finale face à la –a priori très faible- brise montante.

En attendant, on profite de notre hauteur pour envoyer un peu, puisque ma passagère avait « déjà fait des 360 » avec un autre pilote et qu’elle avait bien aimé (N.B. : un passager peut confondre 360 et petits mouvements de roulis…croyez-moi, l’effet sur son ressenti n’est pas le même J).

En fin de perte d’altitude, on voit que le premier pilote affale son aile sur le côté. Je ne comprends pas trop pourquoi il est placé comme ça. Mais n’ayant pas regardé sa finale et son posé, je me dis qu’après avoir touché terre, il avait continué à courir avec la voile sur la tête et s’était dirigé vers la zone de pliage.

Je construis donc ma PTU comme prévu et termine par une longue, longue … trop longue finale. Ça défile, la rivière s’approche, les vaches aussi et on pose sur 2-3 foulées dans les cailloux au lieu des 1-2 pas attendus sur l’herbe. Je ne comprends pas… jusqu’à ce que la voile nous dépasse et se pose sur son bord d’attaque.

En fait, depuis le début, mon modèle mental était faux et tous les éléments observés qui allaient à l’encontre de ce modèle ont été occultés. Pire, certains ont été mal interprétés de sorte à confirmer ce modèle. La brise était bien faible mais descendante. Même si c’est moins de 5km/h, on préfère l’avoir de face que de dos, surtout en bi.

Ce que j’en retire :

  • Ce n’est pas parce que les conditions sont de l’huile qu’il faut réduire ses marges de sécurité
  • J’ai cramé toute ma perte d’altitude à jouer sans garder un petit temps de vol pour (re-)observer la direction du vent (manche à air, observation du premier pilote se poser) et décider quelle construction d’approche suivre. »

  

Récit 2

Gravité :0

Lors d’une sortie club, le pilote a du mal à tenir. Voyant les copains rester en l’air, il gratte autant qu’il peut jusqu’à faire un point bas.

Il envisage alors le retour au terrain avec une PTU. Il est cependant trop court et sa voile finit dans un arbre.

 L’analyse du pilote :

  • il pensait pouvoir monter et ne s’est donc pas donné une altitude critique en dessous de laquelle il devait se mettre en mode approche
  • alors qu’il voyait qu’il était trop bas, il est quand même resté sur son plan de vol initial de rejointe de l’atterro officiel alors qu’il y avait des alternatives plus sûres autour


Pistes de réflexions

Ces deux récits semblent être de bons exemples de biais cognitifs où le pilote s’enferme dans un modèle d’approche qui peut le rassurer, même si ce modèle est faux.

Il existe différents types de biais qui ont notamment été discutés lors de la présentation de Jean-Jacques Dousset le vendredi 22 novembre à Labège. Sa présentation (lors d’une autre intervention –merci Victoria pour le lien !) est disponible sur le lien suivant https://www.facebook.com/arnaud.turpin.35/videos/2621063987974771/ :

En particulier, J.J. Dousset rappelle que :

  • La parade à la viscosité mentale où aux mauvaises réactions reflexes, c’est la vigilance et l’anticipation
  • En conditions calmes, on peut faire face à l’ennui.
    • Soit on n’est plus vigilant, et donc on n’est pas prêt à faire face à un imprévu
    • Soit on commence un peu à faire n’importe quoi pour casser cet ennui et alors on risque de réduire nos marges de sécurité

 Il n’est pas possible d’anticiper tous les imprévus. En revanche, ne peut-on pas éviter beaucoup de problèmes en approche si :

  • On s’impose une altitude mini en dessous de laquelle on arrête de gratter et on commence son approche ?
  • lorsque l’on débute notre approche on a déjà pensé à une alternative de trajectoire (voire de terrain) si on est trop court, trop long ou si un obstacle surgit inopinément ? (ex : un cheval… si si, histoire vécue !)

  

En vol rando en hiver, le pilote se cratérise à l’atterro

Gravité :0

Récit du pilote :

« Mise en contexte: rando vol au Montmajou, beau temps annoncé, journée très calme, neige attendue sur le chemin.

Depuis avoir fait un rando-vol exténuant sur de la neige gelée, je prends toujours avec moi des petits crampons comme ça : 
https://www.decathlon.fr/p/anti-glisse-de-randonnee-neige-sh100-noir/_/R-p-13263 qui se sont révélés utiles pour la dernière partie de la montée là où mes deux compères ont glissé un peu. J'ai déjà volé et posé avec ces petits crampons plusieurs fois.

Pour le déco je décide de garder les crampons, au cas-où il faille courir longtemps et sur de la neige de différente qualité. Finalement, ça prend bien en charge et le début du vol se passe bien. Un pioupiou au déco a un peu de mal et reste seul. Après avoir pris du gaz je décide de reposer au déco pour lui filer un coup de main. Je pose avec les crampons sur de la neige plutôt dure (donc c'était plutôt utile d'avoir conservé les crampons).

Un fois le pioupiou parti, je redécolle avec les crampons sans soucis. Le vol se passe, nous posons à Luchon. Pas de vent dans la vallée, je fais ma perte d'altitude tout de même au vent d'une éventuelle brise. La manche à air commence à indiquer un léger sud. Bien, je poserai brise descendante. J'engage l'approche à 90° plutôt qu'une PTU vue mon altitude un peu basse. J'essaie de respecter les limites indiquées par les cônes surtout le début de terrain vers les hangars. Je suis un peu haut et je prolonge l'approche par des S et l'utilisation des basses vitesses pour augmenter l'angle d'approche parce que... Je veux faire la cible.
Mise en finale un peu bas, je relève les mains, ça prend de la vitesse près du sol, j'arrive trop vite donc je ne sors pas de la sellette: je lève les pieds avec l'idée de déraper et poser sur l'airbag. J'ai déjà posé une fois ou deux comme ça, le plan était clair sauf que le pied gauche n'a pas dérapé (merci les crampons) et s'est retrouvé sous mon cul en extension complète lors du touché de l'airbag.

Une bonne élongation des ligaments sur le moment. Pas de soucis pour marcher et finir la journée mais le soir douleurs et légers gonflements. J'attends de voir le toubib lundi mais je pencherais pour entorse bénigne.

Bon plusieurs erreurs et sources d'amélioration comme d'hab:

  • pas de PTU, j'étais moins précis pour l'approche. Est-ce que j'aurai dû poser comme pensé de base (brise montante) Pas sûr, avec les crampons et un léger cul c'est pas top non plus.
  • je voulais faire la cible...
  • les crampons même petits, ça impose de courir à l'atterro, ça ne dérape pas du tout. Donc arrondi et vitesse irréprochable.
  • je voulais faire la cible..., Parce que j'avais facile 150m de terrain libre devant moi mais je voulais faire la cible.
  • si poser dans l'herbe, on prend 30s pour enlever les crampons avant de poser. Surtout avec des trucs élastiques faciles à enlever.

Je ne remettrais pas en cause l'utilisation des crampons pour la rando/ le déco / et le vol vu qu'ils m'ont réellement servi mais effectivement une règle facile à s'imposer c'est de retirer tout ça pour le poser sur l'herbe. Ça peut s'appliquer aussi aux skis raquettes et autres matériels pour la neige je pense. » 

Pistes de réflexion

Les détracteurs de la précision d’atterrissage disent que c’est une machine à casser les vertèbres. En effet, lorsque l’on souhaite à tout prix faire la cible, ça peut finir mal (ex : https://www.youtube.com/watch?v=a2nE_fjc5Ws).

Ses défenseurs disent au contraire que c’est quand tu n’as pas appris à être précis que tu peux finir dans l’arbre et là te faire mal.

Pour répondre aux deux parties, le secret n’est-il pas :

  • de bien connaître et de respecter les limites opérationnelles de son aile aux basses vitesses (apprentissage à initier typiquement en SIV) ?
  • de bien construire son approche (cf ci-dessus) et accepter de ne pas faire la cible si on approche des limites ? 

 Auquel cas, si on s'assure d'un atterro sur 1 pas ou 2, devient-il nécessaire d'enlever les crampons au risque de les faire tomber sur les yeux grands ouverts des badauds qui regardent vers le ciel ?!

 

 

A l’AG du club 2019 à Arbas, 3 pilotes subissent des fermetures par régime d’ouest. Un pilote fricotte avec un arbre.

Gravité : 0

A la fête du club, selon les modèles météo, une rentrée de NO était prévue vers 17h voire 18h.

Entre temps, c’était prévu volable.

Finalement, une rentrée d’ouest s’est établie en quelques minutes et a commencé à secouer les dernières ailes qui étaient en l’air. Les voiles étaient bien contrées, descendaient peu et ont subi plusieurs fermetures en approche. Parmi les voiles on comptait un biplace.

Une des voiles a d’ailleurs touché le stabilo avec la haie d’arbre sur le côté.

Pistes de réflexions :

  • un local sur place nous rappelait qu’Arbas est à éviter par régime d’ouest, car l’atterro est sous le vent :
    • des reliefs à l’ouest
    • des haies d’arbres
  • cela nous rappelle que si les prévisions météo sont de plus en plus fiables, elles ne sont pas non plus précises à l’heure près. Ne pas oublier de prendre de la marge (temporelle) quand un phénomène défavorable est annoncé.