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Au port de Lers, après un vrac, le pilote impacte violemment le sol. Les secours sont déclenchés et le pilote est emmené à l’hôpital en hélicoptère.

Gravité : 1 (entorse au genou, voile HS)

Voile B, pilote BP

Au niveau de la fontanette, le pilote prend une ascendance. C’est turbulent et il subit une fermeture. Suite à du surpilotage, tout s’enchaîne très vite.


Vu par le pilote

« Je crois que j'ai mis quelque temps à comprendre et analyser la situation (ce qu'on appelle la sidération) : trop bas pour faire secours, j'ai attendu d'avoir un cap bien dégagé face à la vallée et j'ai rendu les mains. La voile a fait une très grosse abattée, tempo, mais je n'ai pu arrêter la voile que presque 90° face à moi. Accélération presque verticale, j'ai vu le sol 15m en dessous. J'ai tapé en fin d'accélération, alors que ma trajectoire commençait à s'arrondir, à grande vitesse mais parallèlement au sol. Le sol était raide à cet endroit, dans les 60°, mi rocheux mi broussailles. La voile s'est accrochée dans des racines de bruyères et m'a arrêté.


Bilan : corps et tête intacts (merci les protections dorsales), quelques contusions aux membres, une entorse au genou, voile HS ».

 

Le pilote pense ensuite pouvoir rentrer à pieds. Un autre pilote qui vole au dessus de lui demande s’il faut appeler les secours. Le pilote au sol répond par la négative confirmant à deux reprises qu’il rentre à pieds.

A mi-chemin, le pilote remarque l’hélicoptère « Choucas 09 » visiblement à sa recherche. Il se signale et confirme ne pas avoir besoin de prise en charge, mais accepte volontiers de se faire ramener à la voiture en hélico et éviter une heure de marche avec un genou douloureux. Il monte dans l’hélico mais le medecin lui explique que sa responsabilité étant engagée, il doit l’emmener à l’hôpital faire un examen complet. Son état ne nécessitant pas de prise en charge prioritaire, il ressort de l’hôpital 5h30 après y être entré, en pleine nuit. La journée se termine dans son lit à 4h du matin après une panne de voiture (mais ça, c’est une autre histoire !).

 

Si c’est à refaire, voici ce que le pilote nous dit qu’il ferait différemment :

  • Un SIV pour apprendre à éviter le surpilotage
  • augmenter le volume d’heures de vol avant une reprise en conditions fortes
  • en cas d’incident ou d’accident, confirmer à la radio du besoin ou non de secours avec d’autres pilotes. Ne pas se restreindre à un échange pas toujours compréhensible avec un pilote en vol
  • charger les batteries radio et portable à bloc (car quand la famille doit attendre à l’extérieur de l’hôpital pour cause de Covid, il faut pouvoir leur donner des nouvelles)

 

Vu par les copains au sol

(compilation de récits de TDS présents ce jour là)

En vol, le témoin de l’impact émet une alerte sur la fréquence FFVL (N.B : le pilote est BE).

« pilote ayant subi un vrac vient de faire un retour à la pente, dans une pente raide sous une barre rocheuse sous le pic de la fontanette.. Je demande si le pilote bouge, la réponse et « non ». Faute de contact radio avec le pilote accidenté ni information sur son état de santé, les TDS présents montent jusqu'au col du Port de Lers, seul endroit où les portables captent, pour appeler les secours qui envoient l'hélico. Mise à jour du témoin en vol : il a vu la victime bouger. Il lui a demandé son état physique, la réponse de la victime n’a pas été assez audible, il a du mal à voir clairement ses actions au sol (s’il met sa voile en boule ou non … ). Les TDS décident donc de maintenir les secours, dans le doute…  L’un des TDS reste au col pour assurer la liaison téléphonique avec les secours. Un autre descend au déco prévenir de l’arrivée de l’hélico (pour que les pilotes aillent se poser et éviter le suraccident).Ils précisent au PGHM de communiquer sur la fréquence fédé.

Le PGHM étant déjà sollicité sur un feu de forêt, il prévient qu’il y aura 20 minutes de délai pour l’arrivée de CHOUCAS 09 qui les survole une 1ere fois mais pour une autre intervention.

Entre temps le pilote témoin, toujours en l'air, informe que le pilote accidenté a plié sa voile. Il est donc en vie. Et a priori pas dans un état critique car dans un second temps il commence à descendre à pieds. Après ce long moment d’incertitude, c’est un gros soulagement. Après discussion avec le pilote témoin, l’un des TDS va à la rencontre de la victime mais arrivera après l’héliportage.

La conclusion des TDS au sol :

  • « je me sentais très mal » ou « on a eu la trouille »
  • Être plusieurs au sol a aidé à gérer les émotions et agir rationnellement
  • Il y a eu un sentiment d’immobilisme voire de désintérêt de l’accident par les autres pilotes restés au déco. Ils n’auraient même pas fait l’effort d’allumer leur radio pour rester à l’écoute.
  • « Pour moi l’assistance à une personne en détresse est un devoir, surtout en montagne ».
  • Le secours par hélico a visiblement été disproportionné mais il n’y avait aucun élément certain permettant de l’annuler, uniquement des suppositions. Il était 18h, le pilote était à 2000m. « Alors fallait-il annuler les secours : surement pas ». « Dans le doute, il n’y a pas de doute ». 

Pistes de réflexions

  • ça peut souvent être turbulent du côté de la Fontanette (légèrement sous le vent de la brise). Les locaux conseillent d’essayer de faire un gain d’altitude plutôt devant le déco ou à l’ouest, côté lac
  • zone d’impact côté pierrier, dans une combe hors de vue du déco : le refuge de l’ours de suc et sentenac ?!
  • Au sol, les TDS ont suivi le PAS (Protéger, Alerter, Secourir). En situation de stress, serait-ce un automatisme pour vous ? En vue d’acquérir des automatismes (qui peuvent-être utiles dans la vie quotidienne aussi), la formation aux premiers secours est faite pour ça (https://www.formationpsc1.com/psc1-toulouse/ )
  • En radio, fréquence « club » ou fréquence fédé ? Et pourquoi pas les deux avec une bi-bande ?
  • On trouve un résumé de la marche à suivre conseillée par la ffvl pour communiquer avec les secours : https://federation.ffvl.fr/sites/ffvl.fr/files/Flyer_secours_vol__libre_bassin_annecien_2008.pdf. Pour aller plus loin, « une voile dépliée un long moment peut-être considérée comme un signal de détresse » : il y une histoire arbasienne d’un pilote qui finit dans les arbres, en descende seul et rentre chez lui en laissant la voile sur place dans les cîmes sans ne rien dire à personne. Autant dire que les secours étaient ravis d’avoir recherché le pilote pour rien…De manière générale, s’il y a besoin ou plus besoin des secours, rappeler le 112.
  • En cas de blessure après un vrac (physiquement mais parfois aussi moralement, sous le choc) quel est votre critère pour vous dire si oui ou non vous avez besoin des secours et/ou si vous acceptez leur aide ?
  • En passant du côté du Prat d’Albis, tous dans l’helico étaient à l’afus des parapentistes. Il nous est demandé de garder les distances (voire se poser directement) lors d’intervention d’un hélico (risque de collision et de fortes turbulences de sillage).

 

  • Nos tests durant la journée tyrolienne montrent que le temps d’ouverture du secours peut descendre autour de 3s. Donc lors d’une chute à 10m/s, au dessus de 30m sol, est-ce que ça ne vaut pas le coup de quand même faire secours ? Pour aller plus loin sur le secours (https://lestoilesdusud-parapente.fr/wiki/Veille_CTS_gestion_des_risques#Secours)
  • Pour la récupération de sa voiture, le pilote regrettait d’avoir gardé la clé sur lui…

 

  

Ouverture intempestive d’un secours au décollage

Gravité :0

Voile A, pilote BP.

Lors d’un vol rando dans le luchonnais, le décollage se fait sur une pente relativement faible mais longue. Le vent est nul, voire légèrement défavorable par moment, ce qui nécessite :

  • de bien choisir son créneau
  • d’effectuer une longue course d’élan

Lors de sa prévol, en corrigeant un tour de sellette, les aiguilles de son secours sortent de leur fourreau. La pilote s’en rend compte et ré-installe l’ensemble. Le bon créneau venu, la pilote entame une longue course. Alors que le parapente commence à prendre en charge la pilote, elle entend un « STOP !!! » de la part du parapote qui s’était proposé de fermer la marche et qui surveillait le déco avec bienveillance. La pilote interrompt son décollage.

La raison de ce « STOP ! » : pendant les secousses de la course, le secours était sorti de son container, trainait derrière la pilote et commençait à se déployer.

 

Après avoir mis en vrac le secours dans la poche dorsale de sa sellette, la pilote redécollera sans encombre.

 

Après le vol, en regardant de plus près la sellette, le compartiment est divisé en 2 parties afin d’accueillir des secours de tailles allant du simple au double. Malgré cela, le petit sous-compartiment reste trop grand sur cette sellette taille S pour le parachute de secours Xtralite utilisé. Par conséquent, le secours ballotte dans le compartiment (et pendant une course d’élan, il ballotte à en sortir). Les aiguilles aussi ne tiennent pas bien (ce que la pilote a déjà pu remarquer pendant la prévol).

 

A priori, vues la pente faible et le vent nul, si le secours s’était ouvert et que la pilote avait poursuivi son décollage, nous pensons qu’elle se serait reposée directement sans problème. En revanche, sur un déco falaise, ça n’aurait pas été la même histoire.

 

Matériel utilisé :

  • sellette Altirando Lite taille S
  • secours sup’air Xtralite 95kg

  

Pistes de réflexion

  • ceci rappelle que l’adéquation secours/sellette n’est pas anodine. Comment est votre montage de ce côté-là?
    N’hésitez pas à discuter du sujet avec votre revendeur ou même avec nos moniteurs. Pour cela, ne manquez pas nos soirées repliage de secours organisées chaque hiver par le club et encadrées par nos moniteurs.

N.B : Il semble qu’il y ait toutefois un problème particulier sur cette sellette altirando Lite et qu’il faille être très vigilant sur le montage. Un deuxième pilote du club a eu un problème similaire sur cette sellette au gonflage et après investigation, il partage les conseils Sup’air qui semblent résoudre le problème : https://www.supair.com/document/safety/Info_Safety_ALTIRANDO_LITE_Flap_PP_FR.pdf    

  • Sur les décos de cette sortie :
    • un pilote expérimenté décollait en premier pour tâter les conditions (un tâteur pro pour ainsi dire)
    • un autre pilote expérimenté décollait en dernier et assurait un regard bienveillant sur les pilotes moins expérimenté.

Une approche à systématiser ?

  • pour aller plus loin, ne devrions-nous pas systématiser le check mutuel entre pilotes au décos (attaches, secours, tour de frein et de sellette…)  comme cela est fait en parachutisme?
  • Si un incident de vol peut-être un événement mineur parce que le secours a été tiré, il pourrait devenir catastrophique sans secours (ça s’est malheureusement déjà vérifié, d’où le slogan de la FFVL : « après un tour, je fais secours »). Dans ce cas, existe-t-il des conditions (environnement, pilote, matériel) qui permettent toutefois de voler sans secours tout en gardant le même niveau de risque acceptable qu’en volant avec secours? En d’autres termes, existe-t-il des conditions où l’on peut se permettre de voler sans secours ? (voir aussi https://paragliding.rocktheoutdoor.com/conseils/parachute-de-secours-en-parapente/ )

 

 

Sortie tyrolienne : le secours ne s’ouvre pas 

Sur les plus de 40 extractions de secours de la journée tyrolienne, l’une ne s’est pas déroulée comme prévu. Comme le montre la photo, la poignée du pod est restée solidaire de la sellette. Les suspentes du secours ne sont pas en tension, la boucle de suspentes qui ferme le pod reste donc en place et le secours ne peut pas être libéré. 

Le pilote a pu comprendre la cause de cette mésaventure :

« Lors du cheminement de ma main entre les élévateurs et la poignée du secours, j'ai malencontreusement glissé celle-ci entre la sellette et la drisse d'accélérateur. (voir photo) Ensuite, la poignée s'est emmêlée et s'est coincée autour de la drisse.
Bien évidemment en condition réelle de vol, la drisse est reliée aux élévateurs ce qui l'a fait tendre.
Mon erreur a été aussi de suivre le chemin suivant : élévateurs et sangle avant, alors que j'aurais dû intégrer le chemin : élévateurs et sangle arrière.
En tout cas, je recommande vivement l'exercice de la tyrolienne, ne serait-ce que pour éprouver la sensation du freinage. »
 





Pistes de réflexion :

Nous avons eu sur la liste des TDS un fil de discussion sur les crocs fendus de l’accélérateur qui se défont. Des solutions ont été proposées (voir https://lestoilesdusud-parapente.fr/wiki/Mat%C3%A9riel_de_vol) . Donc cette situation vécue sur tyrolienne pourrait possiblement apparaître en vol.

  • Quelle solution avez-vous adoptée pour éviter le détachement de vos crocs fendus ?
  • Avez-vous trouvé et bien enregistré un cheminement sans obstacle jusqu’à votre poignée de secours ?