Calendrier du club

Complément du pilote 

Le problème vient d'après moi de la gestion de la voile. Je ne me rappelle pas bien des premiers instants de la perte de contrôle, mais je pense que j'étais trop lent, et que quand la voile a "bougé" j'ai dû rajouter du frein pour retrouver de la pression, et qu'elle a alors décroché d'une demi-aile. Je l'ai laissé tourner en vrille à plat jusqu'à être bien face à la vallée et j'ai relevé les mains pour sortir du décro. Puis ma tempo a été insuffisante. La suite, on la connait.

Je pense que:

  • J'ai manqué de volume de vol cette année, pour prendre la voile en main
  • j'aurais aimé faire des stages cross et SIV
  • Je suis parti ce matin-là avec ma seconde radio (une CRT 1FP). Elle était chargée et réglée d'usine sur la fréquence FFVL mais je n'ai rien capté. Je ne m'en suis pas inquiété parce que je n'en avais pas besoin, mais je pense après coup qu'elle était défectueuse. Je ne pourrais pas m'en assurer puisque je l'ai perdue.
  • j'avais presque repris en main ma voile, il m'a manqué juste quelques mètres et ça passait. D'après ma trace, j'ai perdu environ 50m entre le début du vrac et l'arrêt total. Si on enlève 20m de glissade au sol, ça veut dire que j'étais à 30m/sol lors du vrac, que je décompose en 15m perdus lors de la vrille à plat, et 15 dans l'accélération. (Attention, ce ne sont que des estimations à 10 ou 15m près). Etais-je trop près du sol?

 Ce qu'il aurait fallu faire: choisir un métier fournissant plus de temps libre, ou attendre la retraite pour bien apprendre à voler. Contrôler la veille que la radio principale n'est pas restée sur "on", ce qui oblige à partir avec une radio foireuse. Voler jusqu'à la retraite sous alpha5 ,élément ou koyot, puis passer sous une prion.

  Mais j'ai choisi de voler sous une voile plus vivante, c'est un choix personnel que je ne regrette absolument pas, et s'il y a eu inadéquation aile-pilote, le tort m'en revient entièrement. C'est la frustration et la situation particulière qui m'ont poussé à prendre plus de risques que d'habitude. J'estime qu'avec une année normale et un volume de vols suffisants je devrais être capable de bien la prendre en main. Et si en plus je fais quelques stages de pilotage ça devrait aider.

 

Vu par les copains au sol

TDS1 :

Nous enchainons les petits vols de 20 min autour du déco dans les cycles quand quelques pilotes réussissent à s'extraire à la Fontanette. Ce que font également mes deux compères TDS. Alors que je remonte de l'attéro dans le camion du TDS2, nous entendons à la radio sur la fréquence FFVL qu'un accident est survenu au niveau de la Fontanette. Le pilote qui donne l'alerte se trouve au-dessus de l'accident mais n'est pas en mesure de nous préciser l'état (ni l'identité) du pilote mais dit avoir vu un gros vrac avec impact violent sur le sol. Faute de contact radio avec le pilote accidenté ni information sur son état de santé nous montons jusqu'au col du Port de Lers, seul endroit où les portables captent, pour appeler les secours qui envoient l'hélico.

TDS2 reste au col pour faire la liaison téléphonique avec les secours. Je redescends avec son camion au déco prévenir les pilotes sur site de l'arrivée de l'hélico. Entre temps le pilote témoin toujours en l'air nous rassure en nous informant que le pilote accidenté a plié sa voile. Il est donc en vie. Et a priori pas dans un état critique car dans un second temps il commence à descendre à pied. Gros soulagement d'autant que par déduction nous venions de réaliser que l'accidenté était le TDS que nous avions rejoint le matin sur site.

Après discussion avec le pilote témoin sur la zone de l'accident je décide de remonter au col en voiture pour monter à pied sur zone afin d'aider notre ami à redescendre. Montant par le chemin qui suit la crête pour aller plus vite plutôt que de couper à travers les pentes herbeuses je n'ai pas visuel sur l'accidenté qui se trouve dans la combe suivante. Alors que j'arrive à l'altitude de l'accident et m'engage à travers les prairies pour rejoindre la combe où a eu lieu l'accident l'hélico arrive, annonce sur la fréquence FFVL avoir repéré le pilote, reste un moment en stationnaire, puis disparaît. Faute de visuel ni d'information de la part des secours je continue ma progression jusqu'à la combe de l'accident mais il n'y a plus personne. TDS2 recontacte les secours par téléphone et m'informe que l'accidenté est en bonne santé mais qu'il est conduit à l'hôpital de Pamiers pour des examens complémentaires.

Nous rentrons sur Toulouse non sans avoir proposé à notre comparse de faire un A/R Pamiers-Port de Lers pour récupérer ses clefs de voiture et la lui redescendre.

 

Mon ressenti/analyse après coup:

Beaucoup d'émotions ressenties à l'annonce d'un pilote en vrac ayant présumément "fait un retour à la pente après perte de contrôle de sa voile" et ce d'autant que faute de contact avec le pilote il s'est passé du temps avant de savoir que sa vie n'était pas en danger.

Être deux avec le TDS2 m'a permis de mieux gérer ce stress et ma "réaction". Nous sommes restés dans un schéma classique: alerter, prévenir tout suraccident, secourir. Alerter les secours, prévenir de l'arrivée de l'hélico pour éviter que des pilotes soient en l'air à ce moment-là, et enfin tenter de secourir même si au moment où je monte à pied nous étions déjà rassurés.

Perso je n'avais qu'une chose en tête monter le plus vite possible pour porter assistance au pilote. La présence et les réactions de TDS2 m'ont aidé à focaliser en premier lieu sur l'alerte ce qui est je pense une bonne chose.

Redescendre du col au déco pour prévenir les autres pilotes sur place (beaucoup de monde ce jour-là, deux biplaceurs pros, deux écoles avec élèves, et des pilotes du coin) m'a laissé un drôle de sentiment. J'ai eu l'impression que ça ne servait à rien, qu'au déco les gens étaient au courant, bien que certaines voiles étaient en l'air devant le déco (les bi pros?). J'ai cherché à en savoir plus sur l'endroit de l'accident pour rejoindre le pilote mais j'ai eu du mal à avoir des réponses. Les premiers pilotes que j'ai vus sur place ne me semblaient pas concernés par l'accident alors que nous ne savions encore rien de l'état du pilote ni de son identité. Je m'attendais à ce que les pilotes se coordonnent. J'ai eu le sentiment de déranger au milieu des conversations en cours. Attention ce n'est qu'un ressenti, je n'ai aucune idée de ce qui s'était dit ou fait au déco avant que j'arrive ni quelle info avait déjà été relayée […]. Pour ma part j'ai eu l'impression d'avoir perdu beaucoup de temps qui aurait pu être précieux pour aller à la rencontre de la victime plus tôt, et lui porter assistance en attendant l'hélico si son état de santé avait été plus critique. Heureusement il n'en était rien.

Enfin très peu de gens ce jour-là sur la fréquence FFVL, et c'est parce que TDS2 pour gagner du temps lors de la rotation avait mis son matériel en vrac dans son camion sans éteindre sa radio à côté de laquelle j'étais assis que le message d'alerte du pilote témoin a pu être entendu et relayé aux secours.

Un point positif pour moi c'est le comportement sain "secours/assistance à personne en danger" des trois TDS sur place, alors même que nous ne connaissions pas, et que nous ne savions pas qui était la victime.

J'avais vu TDS3 une fois à Dourgne pour une sortie où l'on n'avait même pas volé. Je ne connaissais pas la victime avant de le voir au déco le matin même. Et nous avons découvert bien après l'accident avant de repartir que TDS2 était membre du club.

Sans faire de chauvinisme moi qui me considère comme plus que débutant, qui suis nouveau aux TDS, et en reprise après 15 ans sans voler ça me rassure sur l'état d'esprit du club. Que j'ai pu entrevoir également lors d'autres sorties à Arbas ou d'une journée marche&vol où l'on se retrouve à une dizaine […] »

TDS2

On enchaine les ploufs car les conditions tardent à se mettre en place.

Lors de la dernière remontée avec mon camion, TDS1 me signale un appel radio (sur ma radio restée allumée) signalant un accident au niveau de la Fontanette.

Je réponds à l’appel radio, c’est mon oncle (ancien BE parapente) en vol qui nous signale un accident qui vient de se dérouler sous ses pieds voici ses mots (à quelque chose prêt c’est un peu loin maintenant): « pilote ayant subi un vrac vient de faire un retour à la pente, dans une pente raide sous une barre rocheuse sous le pic de la fontanette » , je demande si le pilote bouge , la réponse et « non ».

On prend la décision de foncer jusqu’au col de Lers, ayant fait mes stages sur ce site je sais que le réseau au déco est trop intermittent pour compter là-dessus pour les secours, et visiblement nous sommes les seuls (moi et mon oncle) à avoir une radio allumée (mais que font les écoles ?????? ).

Arrivé au col je contacte les secours tout de suite, TDS1 prend ma voiture et redescend au déco pour prévenir tout le monde. Je décide de rester au col pour faire le relais entre les secours (le 112) et la radio sur la fréquence FFVL.

A ce moment-là je ne sais pas qui est le pilote accidenté.

Je suis toujours en lien radio avec mon oncle en vol au-dessus de la victime, il me rappelle pour me dire qu’il l’a vu bougé, qu’il lui a demandé son état physique, la réponse de la victime n’a pas était assez audible, il a du mal à voir clairement les actions du pilote au sol (s’il met sa voile en boule ou non … ) on décide donc de maintenir les secours, dans le doute…  

Le PGHM est déjà sollicité sur un feu de forêt, je suis averti qu’il y aura 20 minutes de délais pour l’arrivée de CHOUCAS 09 qui nous survole une 1ere fois mais pour une autre intervention.

Un moniteur pro finit par allumer sa radio, me demande un compte rendu, me dit que si le mec bouge y a pas besoin d’appeler le PGHM, ce à quoi je réponds que dans la doute pour moi y a pas de doute, personne n’est capable de me dire clairement que le pilote est sain et sauf et en sécurité, de ma position je ne vois pas la face Ouest de la Fontanette ou se trouve la victime (mais je ne sais toujours pas que c’est lui).

Le temps passe, TDS1 revient avec TDS3 et mon camion, mon oncle décide de se poser avant l’arrivée de l’hélico, je vois que ça arrête de voler au déco, j’apprends que la victime est un TDS et TDS1 monte à pied sur la Fonta pour essayer de le rejoindre, l’hélico arrive me demande de le guider mais je ne le vois pas (je ne suis pas du bon côté je suis resté là ou il y avait du réseau) , mon oncle prend le relai depuis le déco et guide le pilote (toujours fréquence FFVL, j’avais demandé à ce que le pilote utilise cette fréquence à son arrivée au standard du PGHM).

Je redescends au déco, l’hélico fait un posé patin dans la pente pour poser le toubib, puis un 2eme pour récupérer la victime et le toubib, plus un arrêt au col et s’en va.

[…]  

Maintenant mes sentiments suite à cette journée :

J’ai eu la trouille

C’est la 3eme fois de la saison que j’assiste à un carton et j’en ai marre (j’ai déjà cuit pendant 3h à la dune en attendant l’hélico au mois de Juin à faire des tas de sable pour soutenir les vertèbres broyées d’un pilote accidenté hurlant de douleur pendant que des débiles mentaux continuaient de voler au-dessus de nous dont un en BI avec un gosse de 5 an), mais bon ça personne n’y peut rien.

La majorité des pilotes en ont rien à foutre et se croient au-dessus des accidents, donc pas la peine de compter sur eux ne serait-ce que pour allumer leur *%$£ de radio.

Que foutent les écoles ? Ils nous apprennent qu’il faut impérativement avoir une radio , y a 4 écoles sur site, pas une radio allumée (et c’est pareil partout ainsi que à la dune ou y a 100 voiles en l’air et pas une radio).

Pour moi l’assistance à une personne en détresse est un devoir, surtout en montagne.

Le secours par hélico a visiblement été disproportionné mais je n’avais aucun élément certain me permettant de l’annuler , uniquement des suppositions.

Voilà mon retour d’expérience de cette journée, conclusion un peu cash mais tant pis.

Je suis bien content que la victime soit en bonne santé (malgré une entorse du genou, mais ça aurait pu être pire), au final plus de peur que de mal et c’est ça qui compte.

En tout cas on peut se remercier mutuellement pour notre implication et notre réactivité, dans ces moments il n’y aurait rien de pire pour le moral que de se retrouver seul à gérer un secours à côté d’un déco bondé !

TDS3

Les conditions se sont mises en place très tardivement en ce 25 aout.  J'ai ma trace sous les yeux, j'ai décollé à 17:20, peu après la victime. C'est lui qui a tenté en premier le thermique à droite du déco (celui qui envoi au plafond ou au tas selon l'humeur) mais je l'ai vu tenir et je l'ai donc suivi. On a atteint le sommet de la Fontanette vers 17:40 en faisant majoritairement des 8 au ras des pâquerettes. En haut, la victime est allée trainer vers le pierrier (triangle rouge sur la carte). Je l'ai suivi mais j'ai trouvé que la masse d'air était malsaine. A 30m sol avec de la roche en dessous, pas pour moi, j'ai fait 1/2 tour et suis allé jouer en dessous de la crête le long de la ligne bleue. Lui étant de l'autre côté du relief dans la zone rouge, je n'avais plus de visuel. J'aperçois alors une 3ème voile (c'est l'oncle de TDS2) dans le secteur situé vers la pointe du triangle bleu à l'écart du relief. Vous connaissez la suite:  message radio annonçant un vrac à la Fontanette. Je comprends alors qui est la victime. Retour fébrile au déco, posé 18h. J'essaye d'appeler la victime sur la fréquence club au cas où (on avait décidé d'utiliser la fréquence FFVL): pas de réponse. Je me sens très mal. Je rejoins les deux autres TDS au déco (j'ai atterri trop court de l'autre côté de la route). TDS1 est surpris de me voir, il pensait que c'était moi qui avais fait le vrac. J'apprends à TDS2 qui est la victime. Jusque-là, c'était juste un pilote inconnu. La suite est un peu confuse dans mon esprit. En vrac: la victime ne bouge pas, les secours sont appelés, j'emmène TDS1 au col qui part à la rencontre de la victime, je rejoins TDS2 au déco, son oncle a vu la victime bouger, soulagement! est-ce que c'est grave? La victime replierait sa voile? L'hélico arrive et repart 1mn plus tard. Est-ce qu'il a récupéré la victime? TDS1 arrive au pierrier  mais ne voit pas la victime. Je retourne au col pour rappeler le 112. On me confirme que la victime est à l'hôpital. Il m'enverra un sms un peu plus tard pour me dire qu'il s'en sort avec une grosse entorse du genou.  

Voilà pour le récit...

Est-ce qu'il fallait interrompre les secours quand on a vu la victime bouger ? Surement pas ! Un pilote qui se crash au sol, à 18h à 2000m d'altitude, sans qu'on ait la moindre information sur son état. TDS2 a fait preuve de bcp de sang-froid. Je me demande ce qu'il se serait passé si lui et son oncle n'avaient pas été là.  

[Si on avait réussi à communiquer par radio avec la victime], cela aurait drôlement simplifié les choses!

Cet accident est classé en gravité 1 mais ça s'est joué à presque rien. Le sol était raide à cet endroit, dans les 60° (coup de chance!), mi rocheux mi broussailles (mais il tombe entre les deux: coup de chance!). La voile s'est accrochée dans des racines de bruyères et m'a arrêté (coup de chance!). 

Bon courage à tous et n'oublions jamais de garder de la marge!



Complément de pistes de reflexions

Faut-il oui ou non appeler les secours ? Voici un témoignage d’un autre pilote du club :

« Je me suis fait une entorse sur un gonflage raté à Cornudère il y a une 15aine d’années. Les pilotes encore présents au déco m’ont aidé à replier la voile et j’ai attaqué la descente à pieds sans prévenir les secours.

J’ai vécu un enfer. Finalement, deux pilotes du club qui avaient fini leur vol sont montés à ma rencontre sur le chemin. L’un a pris ma voile et l’autre m’a porté !!!

Très peu de temps après, nous avons fait la fête du club à Gouaux de Larbouste et nous avons eu l’intervention du PGHM de Luchon pour parler des secours (pas de parachute) de parapentiste.

J’ai abordé mon cas particulier et la réponse a été très claire : Il faut les appeler et ils vont juger de la nécessité d’intervenir ou pas et de la priorité de l’intervention en fonction de leurs autres sollicitations. J’ai aussi compris, que même si c’est de la bobologie cela peut leur servir d’entrainement. »

 

Quelles marges prendre près du sol ?

Avec leur autorisation, voici un retour d’échanges entre le pilote héliporté et un autre pilote du club qui partage son analyse (à vous de juger) :

« à mon avis, la source principale de l’incident n’est pas la voile, l’entrainement, le manque de connaissance de la voile, le manque de SIV  ou la concentration (bien sûr un peu tout ça quand même) mais d’un seul point : voler trop bas !

Le problème c’est que nous le faisons tous ! 

En volant à 80m sol tu nous aurais raconté ta frayeur et puis c’est tout (enfin j’espère !)

A 80 m sol  sans SIV, sans connaitre la voile, en fin de journée, mal concentré ça passait crème….

Mon analyse

  • La Fontanette c’est chaud : on prend des marges (50 m) (perso j’ai toujours volé bas à la Fontanette….mais ça c’était avant !)
  • Pas d’heures de vols : on augmente un peu les marges (15 m)
  • Voile récente un niveau au-dessus : encore un peu plus de marge (15m)
  • Fin de journée de vol manque de concentration (j’en remets 15 m)

Mes histoires de « mètres ajoutés » c’est un peu con comme image, mais j’ai pas mieux !

Évidemment on ne prend pas les mêmes marges à Arbas au-dessus des arbres ou sur la face Sud de l’Estos farcie de rocaille.

 

L’analyse de Marc Boyer lors des stages distances cet été

  • On ne voit jamais de rapaces « poncer » les pentes 
  • On ne vole « jamais » en dessous de 80 m sol (je confirme il n’est jamais bas !)
  • Si « on est obligé de voler bas » c’est vigilance maxi et pendant 10 minutes maxi (après on se barre)
  • Si on est bas et qu’on constate un relâchement d’attention c’est direct reprendre de la marge quitte à poser.

 

J’en parle d’autant plus facilement que pour moi l’altitude est un problème….

Pour info la dernière fois que je ponçais a la Fontanette, un pilote du club est arrivé, s’est éloigné de la pente et m’a mis un vent…. »

Retrouvez les 10 commandements du parapentiste sur le wiki : https://lestoilesdusud-parapente.fr/wiki/Les_10_commandements